Ré-affection
Semestre 6 – Réhabilitation de la halle au gras
Faire marche-arrière ou faire avec ? Comment créer les lieux de vies de demain à partir de nos erreurs ?
Programme : proposer un projet de réhabilitation d’une halle industrielle et de ses alentours en tiers-lieu moteur de l’activité économique et sociale de la ville de Gimont.
Site : la halle se trouve au centre de la Bastide gersoise de Gimont. Elle a été érigée dans les années 1950 pour accueillir le marché du canard et du foie gras. Elle est aujourd’hui utilisée une fois par semaine, cinq mois dans l’année…
Faire marche-arrière ou faire avec ?
Gimont est une ville qui a pris le temps de se développer sur elle-même au fil des siècles. Mais, en quelques décennies, la voiture s’est imposée et a changé notre rapport à l’espace et au temps : on a pu aller plus vite et plus loin. Ces changements ont été répercutés tant sur les modes de vie que dans l’évolution urbaine et architecturale des villes. La parcelle de projet en est un exemple frappant. Sauf qu’aujourd’hui, nous nous rendons compte que ces produits de l’urbanisme du XXe siècle ne sont pas compatibles avec le monde de demain. Alors devons-nous faire marche-arrière ? Ou plutôt trouver des solutions pour faire avec nos erreurs ?
La première réponse est urbaine. Les alentours de la halle s’apparentent à une marée d’asphalte grisâtre, désordonnée et sans vie. Nous faisons le choix de prolonger les axes structurants de la Bastide pour reformer des îlots, soit par du végétal, soit par du bâti. Deuxièmement, nous cherchons à retrouver les logiques naturelles du fond de vallon en désartificialisant et en créant un parc (permettant en passant de se rendre au cimetière décemment). Enfin, grâce à des matérialités de sol, nous cherchons à favoriser les axes piétons allant du centre-ville à la halle plutôt que les axes automobiles traversant la ville.
Transformer la halle
La halle au gras doit devenir un lieu moteur de l’activité de Gimont. Elle doit associer des commerces avec des espaces de travail et un grand espace de convivialité. J’ai fait le choix de m’inspirer de la morphologie de la place. La place est un espace vide accueillant les habitants dans leur temps libre. Et ce vide est formé par des bâtiments utilisés notamment pour le travail. Il en est de même dans ce projet.
Dans cette halle, j’ai été particulièrement marqué par la structure métallique permettant de porter la toiture. Pourtant, j’ai choisi de créer une seconde structure indépendante en bois, plus flexible, pour loger les nouveaux usages. Pour que ces deux structures puissent cohabiter, il était selon moi essentiel qu’elles soient toutes les deux « lisibles ». J’entends par là que même un jeune enfant pourrait comprendre à quoi sert chacune des deux structures et comment le bâtiment est construit.
Penser le chantier
Le projet est fait de trois interventions majeures. La première est la création d’un double mur extérieur en brique pour isoler thermiquement le bâtiment et le réintégrer dans le contexte architectural gimontois. Le percement d’ouvertures en arc est intimement lié avec cette première intervention. La deuxième est la mise en place d’une verrière dans la toiture. La dernière est la pose de la structure en bois intérieure.
